Un petit récit familial

Noël à Barèges.

Route au départ d ‘Angoulême bien organisée : météo route et info trafic consulté 9h du matin, nous décidons de partir à midi. Traduction réaliste chez nous : 12h= 14h, et bien nous avons fait fort et à 13h45 le BX, coffre et coffre de toit chargé au maximum attaquait la route à travers les rues enneigées. Regret : nous allions sûrement rater un Noël blanc en Charente chose , ma foi, fort rare. Ce fut la première que je fis plus de 400 km en France en ayant que des bas-côtés enneigés, mais la route était belle et le soleil de la partie. La maison amie que nous rejoignons alors était vide, mais feuille explicative ayant fait ses preuves, voisins prévenants, nous facilitent la tâche de mise en route des chauffages : la journée avait plafonné à moins 8 degrés, la nuit s’annonçait à moins 9. La maison du XVIIIeme, déjà apprivoisée l’été, était hors gel et rien de surprenant pour les deux parents à faire face aux températures plutôt basses des premières heures, nous étions prévenus par nos amis, le temps que chauffages à fuel, cuisinière à charbon réchauffent la vieille bâtisse montagnarde, Les ados découvrirent alors l’utilité des ringards thermolactils et de pulls de laine tricoté mains emportés malgré leurs récriminations. ( Sourire de la maman !)Seulement voilà : Pas d’eau !

Réponse le lendemain soir après moult recherche de solutions : vraisemblablement les canalisations sont gelées dans les sols à l’extérieur, la couche de neige n’étant pas assez épaisse et les températures très basses depuis 12 jours, les plus basses depuis 15 ans d’après les autochtones rencontrés chez les commerçants, où nous ne nous retrouvions aussi d’autres personnes dans la même situation. Découvertes pour les grands ado. De la toilette de chat dans une cuvette d’eau tiède, pas de douche, de shampoing, de brushing… le lavage de dents. Un simple lavage de mains devient une chose bien complexe. Nous prenons l’eau potable chez les voisins compatissants, l’eau de la vaisselle, de la toilette est de la neige que nous faisons fondre…Pelletage des allées, fuel pour alimenter les poêles, charbons pour charger la cuisinière.. Que de nouvelles choses pour les yeux de cette génération ! Heureusement, le jour le spectacle de la neige et un soleil radieux, réjouissait l’âme de chacun, même sûrement de Thomas qui jusqu’à ce qu’il sache l’heure de son départ, fut, contrairement à son ordinaire le « grognon de service ». Du temps et du calme, et même dans ses conditions inhabituelles la vaisselle ne m’apparut pas une corvée ( Je sais que le lave-vaisselle m’attend à la maison !)

Mais sans se laisser démonter le moins du monde, nous avons été chercher les victuailles du réveillon pour compléter les nôtres, choisir un sapin qu’Hélène a décoré. Point de Noël sans sapin, n’est ce pas ?

La recherche des décorations de Noël m’a permit la conscience tranquille d’ouvrir toutes les grandes armoires de bois ciré et finalement comme toujours les deux derniers cartons ouverts furent les bons !

Découvert parmi les trésors de Dominique, notre hôte, nous avons choisi bougies jaunes et serviettes assorties, pour dresser la table dans la grande cuisine chaude avec la « nappe aux étoiles » amenée pour l’occasion. Les filles dressèrent les lumignons prévus aussi par Dominique. Au menu : foie gras, saumon fumé, rôti de bœuf, marrons, haricots verts et nous avons calé à ce stade, faisant l’impasse sur le fromage et le dessert choisi par les enfants : une bûche glacée ! ! ! !

Et ce fut certainement une veillée de Noël des plus courtes pour Maïna, Hélène et moi : à vingt-trois heures nous étions toutes les trois au lit, moi avec ma bouillotte : Laurent et Thomas ayant fait du micro jusqu’à minuit.

Le lendemain après une dizaine d’heure de sommeil et un record de 12h30 pour Hélène, petit déjeuner rapide pour OUVRIR LES CADEAUX ! Ceux-ci amenés dans une grande, très grande valise, avaient été disposés au pied du sapin comme il se doit. Distribution des cadeaux, je pense que chacun fut satisfait de ses découvertes. Surtout Hélène qui attendait d’utiliser son portable depuis fin novembre qu’il était dans sa boite à la maison. Camille, Clélia, Charlotte et Elisa, petits enfants de nos hôtes n’avaient pas été oubliés par le Père Noël, mais quelque chose me dit qu’ils ne viendront pas les découvrir de sitôt et que les grands-parents s’avèreront des messagers utiles. Ensuite, déjeuner un peu bâclé avec un bon poulet rôti dans des assiettes en carton et couverts en plastique : la vaisselle en étant ainsi bien simplifiée. Et départ au ski sauf pour moi, qui ai pu continuer deux, trois petites décorations pour la venue de Dominique et Bernard, préparer la chambre, faire une grande sieste, recevoir un coup de tel ami, boire un grand thé avec une part de tarte Tatin et de taper ce texte de nos péripéties pyrénéennes à l’intention des amis.

Retour des skieurs, fourbus mais heureux, et ensuite pour les filles : SUPERBE DOUCHE CHAUDE AUX THERMES. Hélène et Maïna étaient Ravies : « qu’est ce que cela fait du bien de prendre une douche ! ». Par contre au retour nous avons retrouvé un Laurent glacé : en aval du robinet extérieur, les canalisations avaient dégelé avec le soleil et avaient explosé. En essayant de réparer, Laurent s’est retrouvé lui aussi sous une douche mais beaucoup moins agréable que la notre ! Dîner de roi : saumon fumé, jambon de pays et pommes de terre « en robe des champs » au beurre et au sel. Pour comble la bûche glacée n’avait pas tenu la route dans le freezer et finit sa carrière à la poubelle ! Petite tisane et hop, monopoly pour Laurent et les enfants. Pour moi, bouillotte, dodo, micro avec Beethoven pour vous faire notre petite chronique, puis bouquin… Thomas que cette vie n’enchante guère malgré le ski, prend un bus pour Lourdes demain à 6h afin de rentrer à Angoulême en train. « Chez moi, c’est à Angoulême ! » dit-il, déjà que je n’y suis pas beaucoup… Je le comprends.

Demain arrivée de Dominique et Bernard, ski pour Laurent et les filles. Et nous reprendrons la route jeudi 27 vraisemblablement.

Voilà en gros notre NOEL 2001. Un souvenir qui restera, surtout que les enfants ont aussi reçu à cette occasion leurs premiers euros. Et comme chacun sait, une de mes phrases fétiche est : « Etre heureux, c’est se faire de bons souvenirs » (Alain)

Suite. Voilà, je pensais finir là le récit : quelle illusion ! Thomas vint me dire que son père essayait de joindre M. Le Maire de Barèges le 25 décembre à 23h30sur l’avis des pompiers ! Imaginez ma tête ! En fait la fuite avait pris de l’ampleur et l’eau ne ressortait pas, elle risquait d’infiltrer le mur situé dessous et de le faire éclater, sans parler du château d’eau qui se vidait pour rien. Un conseiller municipal joint nous envoya les personnes ad hoc pour fermer l’eau en aval de la fuite et le lendemain matin la fuite fut réparée pour …quelques heures. Bernard et Dominique arrivèrent et là, Laurent et les enfants en profitèrent pour partir skier...