JOURNAL DE CURE 11 à 13 : Pastels.
samedi, juin 16 2012, par Miaou
Bonjour,
Je souhaite que vous me pardonniez ce silence. Un mal de tête persistant a un peu perturbé mes journées.
Les soins thermaux continuent sans soucis.
Voici une photo de la "nef" des thermes de Barèges où je suis la cure.
Photo prise en fin de journée.
Plusieurs lectrices m'ont demandé en quoi consistaient les soins thermaux.
Ceux-ci varient selon les cures . Pour en savoir plus sur les soins thermaux de Barèges , vous pouvez consulter cette page internet ( clic )
Mon amie Muriel a écrit un article bien documenté sur la cure de Royat, suivre ce lien
De lundi 11 à mercredi 13, ce fut pluie et froid ; Damart et polaires, avec grosses chaussettes et Doc Martens aux pieds pour se protéger .
Mais parlons ce jour d'une plante particulière du jardin :
Passé le portillon bleu du jardin de mon amie La Fourmi, les premières fleurs sont des pastels, celle- là même avec lesquelles est fabriqué la fameuse teinture bleue. Leur air "penché" est du au mauvais temps qu'ils ont dû affronter ces derniers jours.
Le pastel des teinturiers (Isatis Tinctoria) a été cultivé intensivement dès le douzième siècle dans le diocèse d'Albi, puis dans le triangle Albi, Toulouse, Carcassonne (encore appelé "Pays de Cocagne"), jusqu'au dix-huitième siècle. Les feuilles travaillées en boules (appelées "cocas"), donnaient un bleu exceptionnel.
Le pastel était réservé à la teinture des étoffes des plus riches ; les fonds de cuves servaient à fabriquer une peinture à base d'huile de lin pour la protection des volets, et charrettes (bleu charron). Les anciens avaient remarqué la propriété répulsive de ce bleu envers les insectes.
Source
La plante forme une rosette de feuilles basales la première année. Ses feuilles sont vertes, oblongues lancéolées. La deuxième année, elle émet une tige dressée qui peut atteindre 1,5 m de hauteur, sur laquelle s'étagent des feuilles plus petites, les feuilles supérieures embrassant la tige par des oreillettes.
Les fleurs, à pétales jaunes, sont groupées en grappes.
Les fruits sont des siliques de petite taille.
Ce sont les feuilles qui sont récoltées pour la production de teinture.
La culture du pastel en Europe a décliné avec l'arrivée de l'indigo au XVIIe siècle siècle. Elle a disparu presque totalement à la fin du XIXe siècle, suite au développement de teintures chimiques bleues. Actuellement, on assiste à des tentatives de remettre à l'honneur cette plante, pour ses vertus particulières.
Un agriculteur de la Somme, en France, Jean-François Mortier, essaie de faire revivre cette tradition .
Les autres noms du pastel :
- guède ou guesde,
- waide ou vouède (picard),
- herbe de saint Philippe,
- bleu de Picardie,
- herbe du Lauragais,
Voilà ce que j'ai appris ; je partage donc avec vous la petite histoire de cette plante.
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Commentaires
ah ben je ne connais pas cette plante !! je vais peut être lui demander une bouture... remets mes amitiés à Dominique. Bisous pour toi !
Interessant, merci, bonne cure, bisous
Coucou Miaou,
merci pour la jolie photo du pastel et le rappel de l'historique de cette plante tinctoriale. Ma mère m'avait rapporté quelques "bouts de tissus" teints dans ce joli bleu pastel d'un voyage à Albi.
Bonne cure
mf
Une fleur jaune qui donne une teinture bleu, c'est magique!
Et des chaises longues à l'église... j'espère que le sermon n'est pas trop rasoir, sinon ça doit ronfler parmi les ouailles!
Bisous Isa